Comprendre, prévenir et réagir à L’INTIMIDATION!

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En tant que fondateur du programme de prévention d’agression « A SA Défense » et président du programme de développement du Groupe Karaté Sportif, j’ai à cœur le sentiment de sécurité des enfants et des adolescents de notre société. Face aux comportements d’intimidation, il est important que nos jeunes apprennent à développer des habiletés saines et efficaces pour se protéger et se défendre contre cette forme de violence. Afin d’y arriver,  nous enseignons aux jeunes à s’affirmer avec assurance, à utiliser de bonnes stratégies de résolution de conflits avec leurs pairs et à faire suffisamment confiance aux adultes qui les entourent pour se confier à eux face aux difficultés qu’ils traversent.

Il va sans dire que le rôle des parents est primordial dans cet apprentissage car leur disponibilité et leur écoute à l’égard de leur jeune est souvent la première porte vers la prévention des agressions et leur résolution. De plus, si les jeunes n’ont qu’un seul milieu auquel s’identifier et se sentir apprécié (par exemple, leur gang à l’école), ils deviennent vite démunis lorsqu’ils subissent de l’intimidation à l’école.  Tout leur univers semble basculer et l’isolement est souvent le seul refuge qu’ils trouvent.  Pour faire face à l’intimidation, il est reconnu que les victimes ne doivent pas rester seules.  Ils ont besoin d’une oreille qui saura les rassurer, les aider aussi à relativiser ce qu’ils vivent et à trouver des solutions pour faire cesser l’intimidation.  S’ils arrivent à maintenir de bons liens positifs avec leurs amis mais aussi avec d’autres personnes significatives dans leur vie (par exemple, un parent, une grande sœur, un professeur, un oncle, la voisine d’en face…), ils sauront vers qui se tourner pour demander de l’aide.

Il m’apparaît donc crucial d’aider nos adolescents à maintenir un équilibre entre les sphères majeures de leur vie (maison, école, activités/loisirs) pour s’assurer qu’ils ne mettent pas «tous leurs œufs dans le même panier» comme on dit. Cet équilibre permet de développer l’estime de soi nécessaire à la capacité d’un jeune à prendre confiance en lui, ce qui est un autre élément à la prévention des agressions. Et donc, face à un intimidateur qui cherche à le blesser par ses paroles, le jeune qui a une bonne estime de lui-même saura résister à s’écrouler face à ces attaques.

Il est fondamental que les jeunes comprennent les règles suivantes :

-Que leur vie scolaire occupe une place importante dans leur vie mais qu’il y a trois autres grandes sphères auxquelles ils peuvent s’accrocher: (voir schéma en page deux).

1. la maison (relations avec leurs parents, leur fratrie, leurs grands-parents, oncles, cousines…)
2.   tout ce qui est «extra» scolaire : réseau social, vie communautaire, loisirs, bénévolats, sports, projets personnels, etc.
3.   le futur: l’école secondaire n’est qu’un passage.  Les rêves permettent aussi de s’accrocher et de foncer à travers une période plus difficile.

-Qu’il faut éviter de se retirer et de s’isoler: on a vite tendance à broyer du noir dans ces moments-là alors que lorsqu’on ose se confier aux autres, en parlant «pour de vrai» de nos sentiments, on se sent moins seul et on retrouve souvent nos idées claires.  Et c’est là qu’apparaissent les solutions!

-Qu’il y a un bon nombre de personnes publiques et de gens célèbres qui ont vécus pendant leur adolescence de l’intimidation.  Des gens que les jeunes admirent ont été intimidés: on peut tous être la cible de gens qui cherchent à blesser les autres, à les rabaisser. Ce ne sont pas les gens qui se font intimider qui sont le problème mais bien ceux qui intimident! Ce sont eux qui devraient avoir honte et non pas le jeune qui subit leur agression.

En terminant, voici cinq étapes de résolution de conflits que nous suggérons aux parents à pratiquer avec leurs jeunes :

1. Face à des propos rabaissant par un pair, tentez pour commencer l’ignorance intentionnelle: faites abstraction de ce que l’intimidateur vous dit, ignorez ses paroles, comme si elles ne vous touchaient pas (même si ce n’est pas tout à fait le cas).
2. Affirmez-vous de façon autoritaire « Arrête! T’as pas le droit! »: Vous démontrez ainsi vos limites.
3. Faites un message clair: « Je n’aime pas ça!, T’aimerais-tu ça que je fasse ce que tu me fais à ta sœur ou à ton frère?».
4. Prévenez-le des conséquences qui pourraient arriver s’il continuait : « Arrête, parce que je vais le dire à la surveillante »
5. Demandez de l’aide: n’hésitez pas à crier «Au Secours ». En cas de violence physique de la part de l’intimidateur, protégez-vous des blessures en tentant de le pousser ou de le maîtriser afin de pouvoir aller vous réfugier dans un endroit sécuritaire ou auprès d’un adulte.

Bon succès!
Marcelin Cantin, Président GKS

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